Pour les

Fraternités

Les Exercices offrent un service très fort et une grande liberté…

Je suis content de renouer avec St Ignace que j’avais connu lors de ma première année de séminaire. Mais c’est autre chose de se les réapproprier à la lumière d’années de vie de prêtre. Le cadre des Exercices offre un « service militaire » très fort tout en invitant aussi à une grande liberté. Le texte des Exercices reste un réel support, sans oublier qu’il n’est pas une fin pour lui-même. On sent ici un sens de l’Eglise important… J’ai été confirmé dans ce que le Seigneur attend de moi en essayant de progresser dans ma vie de prêtre. Il est toujours bon d’apprendre à être disponible pour les fidèles et de savoir refléter Son image. Je repars tonifier par cet esprit des Exercices. J’ai bien noté également toutes les petites attentions à table etc… qui accompagnent et soutiennent la retraite. C’est bien dans le quotidien des petites choses que le Christ fait aussi son Œuvre. Eloi, prêtre

Un peu comme une traversée en solitaire… mais accompagné.

Pour moi qui ne connaissais même pas le Notre Père, qu’est-ce que ça pouvait bien être qu’une retraite ignacienne ? Du temps passé à méditer,prier, à réfléchir sur sa spiritualité ? Un endroit particulier où les gens cherchent des réponses précises à des questions précises ? Il y avait un peu de tout ça à la fois…

Mais d’abord, le silence. Dans notre société en accélération constante, au milieu du tintamarre du quotidien, la retraite ignacienne est une oasis au milieu du désert de nos vies. Imagine une semaine sans télévision, radio, internet, téléphone… Imagine une semaine de silence sans personne pour te raconter le film ou le match (c’est pire !) de la veille… Sans personne pour s’épancher sur sa vie de soucis qui te ramène à la tienne… Et ce silence si « bruyant » parfois va t’aider à « te poser », à y « voir » plus clair en toi et les autres.

En plus, on y est attendu : il y a des gens qui prennent sur leur temps pour t’attendre et penser à toi.

En deçà du silence, une retraite ignacienne, c’est du rythme. La journée est scandée par les exposés quotidiens, les moments de prière personnelle, de grands temps libres encadrés par les laudes et complies avec en point d’orgue l’Eucharistie.

Les Exercices sont un chemin plus ou moins ardu –chacun avance sur son Camino « perso » à son rythme – ponctué d’exposés offrant une synthèse de la Foi chrétienne. Les moments de prière sont les parenthèses de la journée et permettent une meilleure acquisition du contenu des Exercices. D’ailleurs, les Pères qui donnent les Exercices sont à l’écoute de qui veut aller les voir pour mieux comprendre, prendre conseil et de temps en temps, faire le point. Certains comparent la retraite ignacienne à une traversée en solitaire sauf que cette fois-ci, à bord, tu seras accompagné.

Cette approche de la spiritualité ignacienne peut être déconcertante: elle n’est pas une formule « tout-en-un ». Elle ne te conduira pas à la pauvreté ou l’obéissance, ni à l’apostolat auprès des malades ou des mourants. Non ! Mais elle t’apprend à être libre devant le Seigneur par le « discernement des esprits » et pouvoir Lui répondre de manière absolue. Tout acte libre est rencontre avec Dieu et amène donc au cœur même de la mission du chrétien au sein de l’Église, à chaque moment de notre vie.

Ce n’est pas facile de résumer en une page ce qui bouleverse une vie. Une semaine avec Saint Ignace peut voir des réponses, des attentes résolues, des grâces grandes et petites, de grandes conversions de cœur, une intimité voire un « cœur-à-cœur » avec Jésus… Ne t’attends pas à un raz-de-marée destructeur: regarde plutôt venir la vague qui t’emportera loin…

« L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné » Rm 5,5
« Alors Jésus leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Ecritures » Lc 24,25

Encore bien plus qu’un pèlerinage

J’attendais depuis plus d’un an un créneau compatible avec mon travail pour pouvoir faire les exercices de St Ignace pour la première fois.  Je ne savais pas à quoi m’attendre et j’avais peur que cela ne soit pas adapté pour moi. Dès le premier jour, l’immersion a été très bénéfique pour mon âme blessée dans la vie quotidienne « à Babylone ».
J’espérais recevoir au moins les mêmes grâces que lors de mes précédents pèlerinages à St Jacques de Compostelle. Qu’elle ne fut pas ma surprise quand j’ai réalisé que faire les exercices était encore bien plus riche que de faire un pèlerinage ! Et cela grâce à Dieu, à St Ignace, et aussi aux sœurs et aux pères qui prennent soin de nous matériellement et spirituellement. Une des nombreuses grâces que j’ai reçue est de mieux connaître la prière, moi qui n’avais pas de régularité dans la pratique.

Je souhaite à chaque enfant de Dieu de connaître ce moyen si rapide de se rapprocher de notre seigneur Jésus le Christ. Antoine, intermittent du spectacle

Sans savoir où je mettais les pieds…

Je suis arrivé sans savoir où je mettais les pieds, ayant simplement soif d’une pause pour me poser et prendre du recul sur ma vie de père de famille et de chef d’entreprise. J’en ressors avec une soif très forte de mettre le Seigneur au cœur de ma vie, de mieux discerner mes engagements professionnels et familiaux. Et quelles clefs de discernement j’ai reçues ! La méthode Ignacienne est extraordinaire. Merci aux CPCR !! David, entrepreneur

Un petit commerçant.

 Il n’y a qu’un petit groupe d’hommes à cette retraite qui se déroule à Saint Joseph Les Mées dans les Basses-Alpes. 

Parmi les retraitants se trouve un homme, jeune encore. Il dirige une petite usine dans le midi de la France. Très épris de plaisirs et de fêtes ; il était toujours le premier pour préparer de nouveaux bals, de nouveaux amusements. Depuis quelques semaines ça ne va plus ; une grosse peine sentimentale. Un retraitant à peine connu, (relation d’affaires), auquel il s’est ouvert de son désarroi et de son dégoût, lui a conseillé plusieurs fois de faire la retraite. « Mais qu’est-ce donc que cette retraite ? » – « Cela ne s’explique pas, faites-moi confiance, c’est le salut…vous verrez ! ».

Il s’est enfin décidé, il est là, curieux, attentif, intrigué. Il ne sait rien de la religion mais il est intelligent. Il comprend vite. Il est prodigieusement intéressé. Les deux premiers jours furent quand même pénibles. La conversion est toujours douloureuse, il a tellement souffert ces derniers mois ; un peu plus, un peu moins. Puis, si c’est la condition du salut… ça vaut la peine de souffrir encore un peu. Il analyse ses sentiments, ses impressions ; que c’est étrange, d’un côté cette souffrance véhémente qui mord sur l’âme, de l’autre cette sorte de joie, de pré-joie plutôt… cette attente indescriptible, cet appétit devant cet enseignement si neuf, si merveilleux.

Si c’était vrai !

L’exercice appelé le Principe et fondement. Optimisme chrétien… si c’était vrai ! Quelle planche de salut ! Quel rebondissement à la pauvre aventure de ma vie que je croyais ratée, gâchée, finie… La « première semaine » des exercices lui fait comprendre beaucoup de choses. Et d’abord lui fournit l’explication de la souffrance, de sa misère, de celle des hommes.

Confession, quelle libération et quelle légèreté ensuite ! Communion, quelle entrevue ! Joie, pleurs de joie ; lumière, pleine lumière. Jamais dans le passé il n’avait connu une telle plénitude.

Un homme neuf

Les trois derniers jours lui parurent bien courts. De nouvelles lumières et des joies plus grandes s’ajoutèrent aux précédentes. C’est un homme nouveau qui repartit à la fin… un homme neuf, pourrait-on dire, rajeuni, rayonnant. Au retour, comme le raconte le tract « puissance et actualité d’une œuvre », apostolat vibrant. « J’ai trouvé, disait-il, le plus incomparable trésor qui se puisse imaginer ». C’était au mois de mai, ce noceur invétéré fit l’admiration de toute la paroisse par son assiduité et son recueillement aux exercices du mois de Marie.

MANIFESTATION DE SAINT JOSEPH DANS L HISTOIRE DE L ÉGLISE

Au  niveau révélations privées l’hagiographie en est abondante, notamment dans l’ordre carmélitain (Thérèse d’Avila, Myriam la petite arabe, etc.)

Par contre, dans la vie publique de l’Église nous n’en connaissons que trois :

 – Cotignac, le 7 juin 1660, au berger Gaspar Ricard ;

– Fatima, le 13 octobre 1917, en tenue royale : manteau rouge ! À 60 000 personnes.

– Knock, près de Dublin, sous les yeux de 17 personnes, le 21 aout 1879.

Lors de son voyage à l’O.N.U., en 1979, Jean Paul II faisant escale en Irlande, tint à s’y rendre en pèlerinage. Devant un demi-million de pèlerins, il évoqua, avec grâce l’évènement ; apparition de la Vierge, mais pas seule. « En dame respectable qu’elle était dans une contrée tenant les femmes, le mariage et la prêtrise en haute considération, elle avait amené avec elle son mari, Saint Joseph, et Saint Jean l’évangéliste vêtu en prêtre… »

UN GRAND PRINCE EST DE RETOUR

Bien que l’actualité nous fournisse plusieurs exemples de famille royales revenues d’exil ou de bannissement, ne cherchez pas parmi elles celui dont nous allons parler. Notre prince n’est même pas évoqué dans nos livres d’histoire profane. Il l’est dans ceux d’histoire religieuse mais, depuis des siècles, avec une gêne évidente, comme s’il était par trop déphasé par rapport aux critères de l’homme « normal ». Il s’agit de Saint Joseph qu’une mauvaise hagiographie avait défiguré mais que la divine Providence remet nouvellement à l’honneur. Comme preuve d’un tel retour, il suffit de le voir à nouveau donné comme nom de baptême et surtout de constater l’engouement pour les livres qui lui sont consacrés ces temps.
Les raisons de son « éclipse » au moins depuis le siècle de Bossuet sont le résultat de présupposés gratuits. On le présentait comme un vieillard chenu car il le fallait vierge et l’on pensait que la chasteté était difficilement compatible avec la jeunesse. On le présentait le plus possible comme à l’écart de la vie sociale car il devait permettre ainsi la vie cachée de Jésus.
On n’était pas loin de le voir comme falot et insignifiant puisqu’il devait être très humble comme il sied à un grand saint…
Mari marginal et père fictif… J’en passe !
Or le vrai Joseph n’était pas tel, sans quoi jamais l’Église ne l’aurait reconnu comme son Patron, et ne l’aurait présenté en modèle à toutes sortes de classes sociales, en particulier aux ouvriers.
La vérité c’est que Saint Joseph était un prince, la fine fleur de la ligne davidique, et qu’il se comportait avec toute la dignité de son ascendance. Prince dans la noblesse de son attitude devant le désarroi où le plongeait la grossesse de son épouse ; prince dans la dépossession de ses projets matrimoniaux et paternels ; prince dans la maîtrise de lui-même qui supposent à la fois le respect d’un pacte virginal et la garde de secrets invraisemblables ; prince devant les graves décisions qu’il eut à prendre pour sauver les siens…
Tout cela à l’intérieur d’un petit village où tout le monde se connaît, d’un statut d’artisan et donc de notable, de l’auréole sociale de son sang et de celui de sa femme (Marie cousine d’un prêtre) … Joseph n’était pas l’« homme de l’ombre » qu’on a dit. Au contraire, il était en pleine lumière, déviant sur lui l’attention qu’on aurait pu porter sur Jésus, lui servant d’alibi.
Dans une époque comme la nôtre où les liens sociétaires se disloquent par le culte effréné du moi individuel, où notamment s’affaissent par ce virus les liens de famille, le prince Joseph offre un solide point de repère et d’ancrage à ceux qui ne veulent pas être moutonniers.
Joseph est de retour. Nous en avions été prévenus par la place que Notre-Dame lui réservait à Fatima le 17 Octobre 1917, lors de sa majestueuse apparition. Près d’elle, son merveilleux époux. Elle revêtue du soleil et lui d’un manteau rouge, comme il sied à un prince.

SON PÈRE TOUT CRACHE

Que dit-on d’ordinaire autour d’un berceau ? On s’extasie sur le bébé, on félicite ses parents, on lui souhaite longue vie, mais surtout ou d’abord, on lui trouve des ressemblances dans sa famille.
« Il, à les yeux de sa mère, le nez de son père… Tel aïeul se reconnaîtrait en lui, etc… »
Et pour Jésus ? Je vois ça d’ici. Entre autres compliments (dans notre langage argotique ) :
« C’est son père tout craché ! » La Vierge a souri. Joseph a rougi. Personne n’y trouve à redire. On renchérit plutôt. Et c’est bien ainsi… Parce que ce doit être vrai !
A titre d’anecdote plaisante : Frédéric Mistral raconte dans ses « souvenirs et mémoires » le compliment rituel des voisines venant faire leur première visite au petit « Mon pitchounet, sois toujours droit comme une allumette, plein comme un œuf, et bon Comme ‘la sel ». Tout en offrant allumette, œuf et sel… A la façon des rois mages !

J’espérais que tout aille mal

J’avais prévu de partir cette semaine avec des amis. C’est « tombé à l’eau », donc j’avais une semaine libre devant moi. C’est pour cela que je suis venu faire la retraite. Mais au fond, je n’avais pas très envie de venir. Quand je me suis inscrit par internet, j’espérais que mon mail ne passerait pas, que je n’aurais pas de réponse. Mais on m’a dit que je pouvais venir. Lundi, je me réveille de mauvaise humeur ; j’avais l’espoir que mon train aurait du retard, je ne serais pas à temps pour la retraite. J’arrive à la gare, le train est à l’heure. Je souhaitais que le train serait en retard ; que personne ne m’attendrait à la gare ; je ne pourrais pas arriver à Bieuzy Lanvaux ; mais non, j’étais attendu à Vannes comme prévu. Une fois arrivé, dans ma chambre, à la Maison de retraites, j’ai fait une prière : «je n’ai pas grand-chose à t’offrir Seigneur, au milieu des épreuves vécues dans la dernière semaine, mais je t’offre mon temps ». Tout de suite j’ai eu deux grâces :
– Certitude d’être dans le bon endroit où j’allais bien orienter ma vie ;
– Persévérance pour arriver jusqu’à la fin de la retraite. J’ai connu l’aridité, les distractions, une grande joie dans le moment de la confession, des tentations… désir de partir… une tentation qui me disait que la consolation reçue dans la confession devrait suffire ; qu’il n’y avait plus rien à attendre du reste de la retraite ; qu’il n’y aurait plus rien pour moi…
Je repars avec confiance, j’ai eu la grâce de vivre la Passion en présence du Christ ; de me sentir vraiment comme un spectateur réel de ce supplice. Je repars avec la confiance que le Christ est mort pour moi, c’est sa volonté que je veux faire désormais. Pierre, militaire

On découvre ce qu’est le bonheur

Ce fut une découverte, très riche, difficile à expliquer en quoi Il y a tellement de choses. Mais pour moi, c’est une révélation, comme un accomplissement de ma foi. Grâce à ces 5 jours, j’ai trouvé un sens réel à ma vie. Je ne pouvait rien en définir. Par exemple, pour avoir en avoir une idée pour moi le Bonheur c’était vivre, boire une bière avec mes « potes », puis rentrer et dormir. Ici, on entre dans une autre dimension. On découvre que le Bonheur ce n’est pas si léger. C’est une réelle rencontre avec Dieu. En fait, le Bonheur c’est rencontrer l’Amour de Dieu. Voilà tout simplement ! On a peut-être aboli le service militaire, mais si j’étais un homme politique, je rendrais obligatoire les 5 jours de retraites de Saint Ignace, pour toute la jeunesse qui est en perdition… On pourrait sauver des âmes, donner le sens de la vie à tant de jeunes qui sont perdus.   Olivier, militaire